Le 26 janvier se tenait la Journée mondiale des Lépreux. Le Musée des Plantes médicinales et de la Pharmacie a tenu à consacrer son objet du mois à cette maladie. Tant en Extrême-Orient qu’en Afrique et en Amérique du Sud, la médecine traditionnelle a fait appel, pour traiter la lèpre, à des huiles extraites de graines de différentes espèces de plantes appartenant à la famille des flacourtiacées, notamment, des espèces d’Hydnocarpus produisant les huiles de chaulmoogra.
L’activité spécifique de ces huiles sur le Mycobacteriumleprae, le bacille responsable de la lèpre, est expliquée par la présence, dans ces matières grasses, d’acides gras cyclopenténiques, tels les acides hydnocarpique, chaulmoogrique et gorlique.
Il faut souligner l’extraordinaire phénomène de convergence et la perspicacité des guérisseurs qui ont conduit des populations occupant des territoires éloignés à utiliser des huiles dont les compositions sont très proches. Jusqu’à l’utilisation des sulfones (au cours des années 1940), puis jusqu’à celle de l’association de trois antibiotiques (au cours des années 1980), les huiles de chaulmoogra, administrées par voie externe ou interne, puis par voie parentérale (huiles ou dérivés d’hémisynthèse mieux tolérés), ont constitué les seuls traitements disponibles.